Nota Bene: ce guide est écrit pour le châssis léger « du 21ème siècle » et le rail optique conçu avec. Il serait une erreur de généraliser les conseils ci-dessous à d’autres systèmes – ça ne marchera pas.
Un « bon » montage de lunette permet de se retrouver naturellement en position confortable à la bonne hauteur (dans l’axe optique), et à la bonne distance de la lentille oculaire (l’image vue à travers la lunette occupe tout l’espace dans le tube).
L’appuie-joue réglable permet d’accommoder quasiment toutes les hauteurs de montage disponibles dans le commerce. Nous avons testé le châssis avec les hauteurs allant de 32 à 40 mm (mesurés du sommet du rail Picatinny à l’axe optique), avec succès et satisfaction (un peu plus haut ou un peu plus bas devrait marcher aussi). Notamment, des montages prévus pour des fusils style AR15/AR10 à hauteur de 35-38 mm (~1.4-1.5″) se marient parfaitement avec la plate-forme.
La bonne distance oculaire est plus complexe à assurer, et dépend beaucoup de la lunette choisie. En position confortable l’œil du tireur derrière le châssis se retrouve à environ 24-25 cm du rail. Cette distance doit être composée de la partie oculaire du tube de la lunette, et de la distance oculaire-œil. En image:
T = distance totale du rail à l’œil, environ 25 cm
E = distance oculaire de la lunette (en anglais – « eye relief »), dépend du modèle de la lunette, généralement entre 8 et 10 cm
O = longueur de la partie oculaire du tube de la lunette (moins la largeur des colliers)
Par exemple, la Schmidt & Bender 3-20×50 PM II –
E = 9 cm
O = ~18 cm moins la largeur des colliers de montage (~2 cm) = ~16 cm
E+O = 25 cm
Nous somme pile à la bonne distance, et pouvons utiliser des colliers (ou montage monopièce) classiques non-déportés.
[Image (C) Era-Tac, sûrement pas sous WTFPL]
Autre exemple, la Schmidt & Bender 3-12×50 PM II –
E = 9 cm
O = 15 cm, et avec des colliers larges de ~2 cm, il n’en reste plus que 13 cm
E+O = 22 cm = problème! Nous sommes 3 cm trop loin de la lentille.
Dans ce cas il faut un montage monopièce déporté (en anglais – « cantilever »).
La distance manquante M est rajoutée par le montage.
[Une autre image (C) Era-Tac, sûrement pas sous WTFPL]
Généralement, un montage déporté d’environ 50-60 mm permet d’accommoder à peu près n’importe quelle lunette moderne, en le fixant plus ou moins en arrière sur le rail.
D’après nos tests, un modèle spécifique qui convient parfaitement au châssis est le « Ultralight » de Era-Tac. (Il est important de préciser que nous ne sommes aucunement affiliés avec Era-Tac; la publicité pour leur excellent produit est totalement désintéressée.) Ça existe pour des tubes de 30 mm et de 34 mm, c’est robuste, rigide et précis, la qualité et la finition allemandes sont exemplaires, et de par sa légèreté ça se marie très bien avec la philosophie du châssis.
A titre d’exemples contraires, des montages Era-Tac déportés « normaux » (pas Ultralight) ou des Spuhr cantilever 32 mm, aussi bien faits qu’ils soient, sont trop bas sur la fenêtre d’éjection, et peuvent perturber l’éjection dans certaines circonstances (notamment, cartouches pleines).
ACHTUNG! Les montages monopièce déportés (« cantilever ») sont généralement prévus pour être montés déportés vers l’avant (typique pour les AR15oïdes ou des Fass57 par exemple). Sur le châssis les montages de ce type sont montés déportés en arrière. Si un montage comme ça a une inclinaison (ex 20 MOA), l’inclinaison se retrouve dans le mauvais sens. Conclusion: ne pas utiliser de montages déportés à inclinaison. Prendre un montage « plat » 0 MOA, et créer l’inclinaison avec les plaquettes inserts du rail (voir le manuel de montage du châssis).